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PRODUIRE. CONDUIRE.ADUIRE

Vers le partage d'un réseau d'énergie plus citoyen.

Îlot Boétie-Traversière. Quartier de Caulier. Lille.

L'échange des énergies produites aux interfaces.

Aujourd’hui, les interfaces marquant la périphérie entre espace privé et public semblent davantage représenter un lieu contrôlé par le technicien et le spécialiste. Ce constat s'appuie essentiellement sur l’appréhension des dispositifs techniques d'adduction, de conduction et de distribution, qui par manque d'intégration naturelle aux interfaces, nous apparaissent aujourd'hui comme étant des éléments contraignants. Leur statuts et leur dispositions relèvent davantage de l'ordre de l'intrusion de la règle et de la norme dans l'habitat, des intentions favorables au groupe plutôt qu'à l’individu, et des politiques d’aménagement de la ville souvent soumises aux décisions technocrates.

Par conséquent, les interfaces de la maisons 1930 se révéleraient comme étant à la fois des lieux denses et complexes, au travers de différentes échelles d'espace et de temps, par le biais desquels s’opérerait le passage entre l'intime, le domestique et le politique. Il convient alors de porter particulièrement un intérêt sur ce qui ''fait l'échange'' entre l’individu et le groupe, sur la question de l'équilibre dans les rapports entre les réglementations et les normes communes au groupe ainsi qu'à leurs intrusions dans l'habitat.

 

Une telle approche consistera à considérer les interfaces de la maison 1930 non plus comme de simple ''entités fermées'' de l'habitat, mais comme de véritable lieux de l'habiter. C'est pourquoi elles nécessitent d'être regardées comme des objets particuliers, et non comme des objets autonomes et stériles. Bien au contraire, nous dirons là que les spécificités liées à la notion d'interface tiennent souvent dans cette conjonction singulière qui permet de penser ensemble des sphères, des logiques et des échelles, spatiales, sociales et temporelles, que tout oppose à priori.

 

Réactiver des situations d'échanges adaptées aux interfaces de la maison 1930.

Faire autrement et introduire la dimension humaine et sociale nous permettrait de tendre vers une gestion collective de l’énergie plutôt qu’individuelle. Pour se faire, l’idée d'une collectivisation de la gestion énergétique en cœur d’îlot serait en mesure de renverser les travers d'une gestion des énergies trop stérile en périmètre d'îlot, en favorisant alors l’émergence de nouvelles formes et de nouvelles pratiques. 

 

Tendre vers la collectivisation de l’énergie donnerait naissance à une forme globale et souple d’échange (puisqu'elle intégrerait toute la diversité présente en cœur d’îlot). S'activant à l'interface que constitue le mur de séparation parcellaire, l'échange des énergies produites en cœur d’îlot permet alors la création d'opportunités de collectivisation des pratiques à partir desquelles la gestion des énergies se pense de manière équitable selon un système d’échange propre aux habitants.

 

De cette manière, l’hybridation de la fonction énergétique et pratique de ces éléments de production, de conduction et d’adduction avec la matérialité du mur (qui ne sépare désormais plus mais tend à rassembler) produisent une forme particulière où le mur, devenu artefact énergétique et architectural, dessine dès lors un nouveau paysage urbain.

L'épaisseur du mur varie selon l'articulation des échelles et du programme du site.

Le mur amorce l'entrée en cœur d’îlot, sa composition crée de nouvelles opportunités de passage...

... et révèle des équipements associatifs faisant office d'éléments d'appel.

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